La Suisse est un cas unique pour les cinéastes du monde entier. Dans les autres pays, elles et ils sont invité∙e∙s le temps d’un festival et puis bye bye. Il en va très différemment dans notre pays : un∙e auteur∙e révélé∙e dans un festival peut se retrouver dans un autre. Notamment grâce au fonds Visions Sud Est qui aide les cinématographies émergentes et dont le FIFF est partenaire avec Locarno, Nyon et Winterthur. C’est ainsi que Thierry Jobin, notre directeur artistique, sera une nouvelle fois cette année sur les rives du Lac Majeur parmi les juré-e-s de la section Open Doors consacrée notamment aux projets en provenance de Mongolie, pays à l’honneur de notre section Nouveau Territoire en 2018.
Ce n’est pas l’unique lien entre le FIFF et la première édition dirigée par Lili Hinstin. Outre la présence sur la Piazza Grande de Bong Joon-ho – qui avait dû déclarer forfait avant Fribourg pour finir Parasite (et remporter la Palme d’or !) – et la projection sous les étoiles tessinoises de son deuxième long métrage Memories of Murder qui a fait deux fois salle comble à Fribourg en mars, les festivaliers et festivalières fribourgeois∙es seront en terrain particulièrement connu à Locarno cette année. Dans les jurys locarnais, ils retrouveront en effet la productrice suisse Aline Schmid (jurée FIFF 2016). Ils pourront découvrir en Compétition internationale, le nouveau Rabah Ameur-Zaïmeche (invité FIFF 2012), ainsi que la nouvelle perle du Japonais Koji Fukada (Compétition internationale FIFF 2014). Dans la section Cinéastes du présent, l’Algérien Hassen Fehrani, le Sénégalais Mamadou Dia et la Suissesse Klaudia Reinicke connaissent bien Fribourg aussi. En concours Courts métrages, on retrouvera notamment avec bonheur le Thaïlandais Sorayos Prapapan.
La traditionnelle rétrospective de Locarno, quant à elle, prolonge d’une certaine manière l’exploration du cinéma et de la culture noirs lancée en mars au FIFF avec la section autour du livre Noire n’est pas mon métier : la section tessinoise explore en effet cette thématique avec les moyens du navire amiral des festivals suisses, soit 47 films dont La Noire de…, Rue Cases-Nègres et Daughters of the Dust qui ont bouleversé Fribourg.
Mais revenons à la section Open Doors, car c’est avec celle-ci que le festivalier fribourgeois se sentira le plus à la maison. Elle est consacrée pour trois années à l’Asie du Sud et, suite au succès de la section Nouveau Territoire du FIFF 2018, à la Mongolie. A l’enseigne d’Open Doors, Locarno, d’une part, projette des films-clés de ces régions dont, célébrés à Fribourg, Remote Control du Mongol Byamba Sakhya (FIFF 2018), Flapping in the Middle of Nowhere de la Vietnamienne Diep Hoang Nguyen (Mention spéciale, Prix œcuménique et Prix du Jury des jeunes du FIFF 2015) ou encore The Third Wife de la Vietnamienne Ash Mayfair (Prix du Jury des jeunes du FIFF 2019). D’autre part, d’ancien∙ne∙s invité∙e∙s de Fribourg défendront leurs nouveaux projets. Lesquels seront peut-être projetés lors d’un prochain FIFF, bouclant ainsi cette boucle infinie qui fait du lien entre les grands festivals suisses un lieu unique au monde où ceux-ci travaillent toute l’année pour les œuvres et leurs auteur∙e∙s.
Davantage sur le FIFF à Locarno:
• Le jury Open Doors prime une «autobiographie» (16.08)
• Convaincre le public du futur (19.08)
• Des noms connus dans le palmarès de Locarno (21.08)