Avec Barnard Hallet, cath.ch
Yvan Stern s’est éteint à l’âge de 72 ans à l’hôpital de la Timone, à Marseille, dans la matinée du 10 août 2019. Ce natif de Payerne, journaliste catholique et homme de cinéma avait fondé le Festival International de Films de Fribourg avec Magda Bossy en 1980.
« Yvan Stern était d’une discrétion rayonnante. Ce n’était pas l’homme à statuts ni à grandes démarches mais celui de belles intuitions, » se souvient André Kolly, ancien collègue. Des intuitions qui l’ont mené à se consacrer à ses passions : le cinéma, le journalisme et la religion.
Il nait le 14 février 1947 à Payerne où il passe son enfance. D’abord convaincu de sa vocation religieuse, Yvan Stern mène des études de théologie à Fribourg. L’itinéraire sera toutefois chaotique et long. Le jeune homme se cherche et il doit aussi travailler. Il a une trentaine d’années lorsqu’il bifurque vers le cinéma, « sa deuxième passion ».
Journalisme et cinéma
Une nouvelle vie commence alors avec l’école de journalisme de Fribourg. Il travaille ensuite notamment au quotidien La Liberté et à l’Agence de presse internationale catholique (APIC). De 1985 à 1998, il sera rédacteur en chef d’Evangile et Mission, journal officiel de l’Eglise catholique en Suisse romande.
A côté de cela, le cinéma. Il dirige le distributeur Selecta Film, puis le Centre audiovisuel « Cinédia » créé en 1990. « Il faut mentionner la revue Ciné-feuilles à laquelle il a énormément travaillé, » rappelle André Kolly.
En 1980, Magda Bossy contacte Yvan Stern avec l’idée de créer un festival de cinéma pour donner la parole aux cinéastes du Sud. Ensemble, avec les encouragements de Freddy Buache, directeur et fondateur de la Cinémathèque suisse, Magda Bossy et Yvan Stern trouvent les financements nécessaires. Le premier « Festival international de films du tiers monde » – qui deviendra le Festival International de Films de Fribourg – a lieu dans diverses villes de Suisse romande entre novembre et décembre 1980 (voir la chronologie complète du Festival).
L’engagement religieux
En 1998, Yvan Stern cesse ses activités médiatiques et cinématographiques. Il rejoint une congrégation catholique en Algérie. Il y restera engagé jusqu’à la fin de sa vie partageant ses journées entre la prière, le travail au jardin de palmier-dattiers et l’aide aux autres.
Avec son décès, le FIFF perd son papa.
Merci Yvan !