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Chronologie

1980 1e Édition : L’étincelle de Magda Bossy

Magda Bossy, secrétaire romande d’Helvetas, souhaite organiser un événement original et inédit pour fêter les 25 ans de l’association en Suisse romande. Originaire d’Egypte et convaincue que les films peuvent être un support extraordinaire pour montrer les richesses culturelles, elle pense à donner la parole aux cinéastes du Sud. Ce qui est alors appelé sans complexe «films du Tiers-Monde» n’a droit qu’à une distribution très marginale, souvent liée à quelques grands noms comme ceux de l’Indien Satyajit Ray ou du Japonais Akira Kurosawa. Elle entre en contact avec le journaliste Yvan Stern, un passionné de 7e art qui est alors responsable de l’Office catholique du cinéma pour la Suisse romande. Ensemble, avec les encouragements de Freddy Buache, directeur et fondateur de la Cinémathèque suisse, Magda Bossy et Yvan Stern trouvent financement en alliant Helvetas avec Swissaid, Action de Carême, Pain pour le prochain et la Déclaration de Berne. Et, entre novembre et décembre 1980, sept films en 16mm d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine (dont Antonio das Mortes du Brésilien Glauber Rocha et Baara de Souleimane Cissé) sont projetés dans les ciné-clubs de Fribourg, Lausanne, Genève, La Chaux-de-Fonds, Bienne, Sion, Neuchâtel et Delémont. L’entrée est gratuite, mais une collecte attend les spectatrices et spectateurs à la sortie, pour payer les frais. Le Festival naissant est donc décentralisé et disséminé à travers la Suisse romande. Et son succès, même variable suivant les villes, appelle une seconde édition.

1983 2e Édition : La place des écoles, déjà

2e FIFF, alors appelé Festival de films du Tiers-Monde, même si l’organisation préfère parler d’un «circuit de films du Tiers-Monde». Quatre partenaires rejoignent le groupe fondateur: L’Entraide protestante, Frères sans frontières, Le Groupe des volontaires d’Outre-Mer et Magasins du Monde. Ainsi que, dès novembre 1983, deux partenaires issus de la Confédération : Pro Helvetia et la DDA, Direction de la coopération au développement et de l’aide humanitaire qui deviendra, en 1996, la DDC, Direction du développement et de la coopération. Plusieurs villes s’ajoutent au circuit : Bâle, La Tour-de-Peilz, Porrentruy, Courtelary. On projette 18 longs métrages produits dans le Tiers Monde. 77 projections ont lieu. Lors du bilan, en février 1984, il est décidé d’un rythme bisannuel. Mais surtout, il faut trouver le moyen, malgré l’éparpillement des lieux, de donner un caractère d’événement au lancement de la manifestation, de la concentrer sur une ou deux semaines dans une ville qui servirait de point de départ avec des invitations pour les cinéastes des pays du Sud, ainsi que la naissance d’une vraie ambiance festivalière et d’une formule où les écoles auraient une meilleure place. Comme Lausanne et Genève possèdent déjà une large offre culturelle, il est décidé, entre Bienne et Fribourg, que ce sera Fribourg, la moins privilégiée en manifestations cinématographiques. Magda Bossy dirige la part administrative et l’organisation de son bureau d’Helvetas à Lausanne, tandis qu’Yvan Stern, des bureaux de l’Office catholique du film à Fribourg, s’occupe de la programmation. Elle et il sont seul·es, aidé·es par quelques collaboratrices et collaborateurs, tous bénévoles, dont le futur directeur artistique Martial Knaebel qui, dès l’édition de 1980, a participé à la préparation de la salle St-Pierre et de ses projections à Fribourg.

1986 3e Édition : L’ancrage à Fribourg

20 au 29 janvier 1986. Sous la houlette du comité de patronage de neuf organisations, avec un secrétariat partagé entre Yvan Stern et Martial Knaebel, un comité d’honneur a été créé, présidé par Pierre Aubert, chef du Département fédéral des affaires étrangères. Un catalogue complet accompagne un nouvel effort d’information. Et surtout, le Festival, grâce à l’enthousiasme de l’exploitant Marc Salafa, prend ses quartiers dans une vraie salle de cinéma, au Rex, pour une dizaine de jours, avant que les films circulent ensuite à travers la Suisse romande dans le même circuit non commercial qu’auparavant. Il y a deux sections: une sélection officielle pour compétition et une sélection «information». Une compétition est créée, couronnée par un Prix d’aide à la distribution qui doit contribuer à la diffusion du film dans le circuit commercial. Le premier vainqueur est Wend Kûuni de Gaston Kaboré (Burkina Faso, 1982), qui concourt notamment avec Sembène Ousmane (Emitaï), Souleimane Cissé (Finye), Haïle Gérima (La Moisson de 3000 ans) ou encore Lino Brocka (Bayan Ko). Après l’angoisse de ne voir qu’une dizaine de personnes à la première séance, les salles se sont ensuite remplies au point de pousser l’organisation à programmer des supplémentaires. Le Festival était né, sous les yeux de son initiatrice, Magda Bossy, alors membre du tout premier jury. A Fribourg pendant dix jours, puis dans la douzaine de villes qui ont repris certains des films, plus de 8000 spectatrices et spectateurs se sont réparti·es sur 96 séances. Un succès public et médiatique (particulièrement en Suisse alémanique) qui dépasse tous les espoirs.

1988 4e Édition : Naissance de l’Association

Dès juin 1987, Yvan Stern a plaidé auprès du comité de patronage pour la création d’une association de soutien au Festival: il fallait rédiger des statuts pour recevoir des subventions. Le 28 septembre 1987 au Rex, l’assemblée générale constitutive de l’Association de soutien Festival de films du Tiers Monde a lieu. L’Association est explicitement francophone et a comme objectifs de favoriser le dialogue entre toutes les cultures, de faire connaître en Suisse les cinématographies du Sud et de promouvoir leur diffusion. Le 20 octobre 1987, les organes de l’Association sont approuvés avec les statuts: assemblée générale, comité de patronage, comité d’honneur, bureau exécutif et commission de vérification des comptes. Forte de cette structure, l’édition 1988 est aussi l’année où le Festival résout pour un temps le problème de la diffusion des films dans le circuit commercial. Le journaliste Bruno Jaeggi vient en effet de créer une fondation à but non lucratif qui a pour objectif de distribuer en Suisse et archiver les films de qualité en provenance du Tiers Monde : Trigon-Film. Cette parenté évidente avec les objectifs du Festival mène Yvan Stern, qui souhaite éviter une situation de concurrence, à une collaboration avec Trigon-Film qui a la force de frappe pour diffuser les films de Fribourg, tandis que le Festival va projeter des films de Trigon-Film. Le Festival grandit, mais l’organisation ne souhaite pas exagérer: le budget de la 4e édition est de CHF 62'300.- et on prévoit un déficit similaire à celui de la 3e édition, soit environ CHF 20'000. Du 11 au 20 janvier 1988, le Festival présente 27 longs métrages à Fribourg, puis dans le circuit romand. Les œuvres sont réparties en trois sections: Compétition, Information, Courts métrages, avec un accent particulier à la Chine et à Taïwan. Le Prix d’aide à la distribution, qui aurait pu s’appeler Prix de la Ville de Fribourg puisque les CHF 10'000.- sont parrainés par la municipalité, revient, ex aequo, à Dao Ma tse de Tian Zhuangzhuang (Tibet, Chine 1985) et Yeelen de Souleimane Cissé (Mali 1987). A Fribourg et dans le reste de la Suisse, 16’217 spectatrices et spectateurs, soit le double qu’en 1986, assistent à 164 projections.

1990 5e Édition : L’effacement de «Tiers Monde»

La 5e édition marque les 10 ans du Festival et la formule «Tiers Monde», trop connotée de misérabilisme selon les cinéastes, est abandonnée. On parle désormais de Festival de films de Fribourg, avec, comme sous-titre, «Afrique, Asie, Amérique latine». Un budget indicatif de CHF 205'000.- a été approuvé par le comité de patronage en mai 1988. Le comité a aussi décidé de ne pas recourir à du sponsoring privé. Le circuit, lui, doit cette fois toucher la Suisse alémanique aussi (Zurich, Lucerne, Bâle ou encore Berne), car une première expérience en 1988 avait connu un grand succès à Zurich, et la manifestation devient donc d’envergure nationale. Il faut désormais éditer le catalogue en français et en allemand. Mais l’expansion alémanique est un échec qui coûte trop cher au Festival, qui gère l’essentiel de l’organisation, et est bientôt abandonnée. A Fribourg, 12 films sont présentés en compétition. De nouvelles récompenses font leur apparition aux côtés du Prix d’aide à la distribution: un Prix Trigon et un Prix du public. La section Information existe toujours. S’y ajoutent des projections spéciales hors compétition, une rétrospective sur Sarah Maldoror, la première femme cinéaste africaine, ainsi que des courts métrages africains. Piravi, de Shaji N. Karun remporte le Prix d’aide à la distribution et le Prix du public. Pendant dix jours, c’est la stabilisation: 6400 spectatrices et spectateurs assistent à 70 projections d’une cinquantaine de films. Une dizaine de cinéastes a pu faire le déplacement. A la fin de l’édition, Magda Bossy décide de laisser la présidence de l’Association de soutien à Yvan Stern, lequel cède la direction du Festival à Martial Knaebel. Le comité de patronage décide de passer du rythme biannuel au rythme annuel et de créer un bureau à Fribourg (direction, administration, secrétariat). Mais il fallait un peu de temps pour l’organiser: l’annuel commencerait dès 1992.

1992 6e Édition : Martial Knaebel à la direction

Outre le Festival du 27 janvier au 5 février à Fribourg, le circuit dans les villes suisses continue à exister malgré la naissance de manifestations, un peu partout, qui cultivent le même créneau. Ce circuit s’appelle alors «Festival de films Asie-Afrique-Amérique latine» suivi du nom de la ville ou de la salle. Compétition, hors compétition, courts métrages, documentaires, mais aussi hommage au cinéaste philippin Lino Brocka, ainsi qu’un vrai programme scolaire: ce sont près de 70 films qui sont programmés. Grâce aux appuis de la DDA (future DDC), de Pro Helvetia, de la Loterie romande, de la Commission fédérale du cinéma et, entre autres, de la Ville et du Canton de Fribourg, le Festival se professionnalise: le directeur Martial Knaebel peut s’adjoindre deux assistantes, Ingrid Kramer et Dominique de Rivaz. A leur côtés, Yvan Stern s’occupe des relations publiques et aide la sélection, tandis que Magda Bossy est responsable de l’accueil. Deux nouvelles compétitions sont créées - l’une pour les courts métrages, l’autre pour les documentaires (gagnée par Lumumba, de l’Haïtien Raoul Peck) -, et celle des longs métrages est remportée par la Vietnamienne Viet Linh (Ganh Xiec Rong, Prix d’aide à la distribution), le Tadjik Bakthyar Khudoynazarov (Bratan, Prix Trigon-Film) et le Turc Ömer Kavur (Gizli Yüz, Prix du public) Cette 6e édition présente, à Fribourg et au-delà, pas moins de 453 projections dans 15 villes différentes. En Suisse romande, on compte près de 20'000 entrées (dont, à Fribourg, 2'000 de plus que l’année précédente). Sur un budget de CHF 400'000.-, le déficit n’est, certes, que de CHF 5'000.- environ, mais l’absence de sponsors privés commence à se faire sentir. Et le manque d’appuis de la part des autorités des villes où passe le Festival de Films Asie-Afrique-Amérique latine, par rapport à l’immense engagement consenti par l’équipe, pousse à revoir la formule à la baisse avec un nombre de films plus modeste.

1993 7e Édition : Reconnaissance de l’Unesco

Le Festival reçoit, à l’automne 1992, une reconnaissance internationale de l’UNESCO: le Label de la Décennie Mondiale du Développement culturel. Pour la première fois, tous les cinéastes sont invités à participer et l’administration prévoit l’engagement d’auxiliaires (secrétaire, attachée de presse, opérateur et coursier) quatre mois avant le début de la 7e édition qui a lieu du 17 au 24 janvier. Sept jours au lieu de dix. C’est en effet une édition de la raison autant que de la professionnalisation: une nouvelle fois moins de films dans le circuit des villes suisses (Les Films du Sud, sur un mois au lieu de deux), mais davantage à Fribourg-même. Aux compétitions de fictions, de documentaires et de courts s’ajoutent un hommage à l’Indien Satyajit Ray, une rétrospective du Sud-Coréen Lee Chang-ho et un focus sur l’Ecole de cinéma de San Antonio de Los Banos de Cuba. Le prix principal est attribué ex-aequo au Chinois Li Shaohong (Xuese Qingchen) et au Syrien Mohammed Malas (Al Leil), tandis que le Chilien Ricardo Larrain gagne le Prix Trigon-Film (La Frontera) et l’Argentin Adolfo Aristarain le Prix du public (Un Lugar en el mundo). Les trois salles du Rex sont utilisées intensivement et la fréquentation augmente de 10% pour atteindre le seuil des 10'000 entrées. La question de l’intervention du sponsoring privé et de sa cohérence avec l’éthique du Festival est à nouveau débattue.

1994 8e Édition : Des statuts professionnels

Un changement de statuts est devenu nécessaire et, par-delà l’édition qui se déroule du 30 janvier au 6 février, occupe les discussions du début d’année: le 30 mars 1994, tandis que le comité d’honneur est désormais présidé par la Conseillère fédérale Ruth Dreifuss, l’assemblée générale les vote, annulant ceux de 1987. Il s’agit essentiellement d’améliorer le professionnalisme, notamment en permettant au directeur Martial Knaebel d’être dispensé de certaines obligations administratives pour pouvoir voyager davantage. La structure, sur suggestion de Paul Jubin, président de l’Association de soutien, est divisée en trois niveaux : l’assemblée générale; le comité exécutif; la direction et le secrétariat exécutif. Entretemps, l’édition 1994 bat tous les records : les compétitions, une section intitulée Regards croisés, une rétrospective des œuvres indiennes de G. Aravindan et un hommage à Hou Hsiao-Hsien (qui remporte même le Prix d’aide à la distribution avec son nouveau film, Le Maître de marionnettes, ex-aequo avec Kosh Ba Kosh du Tadjik Bakhtiar Khudoynazarov) attirent, dans quatre salles de Fribourg et à travers les 19 villes du circuit Les Films du Sud, environ 25'000 spectatrices et spectateurs (15% de plus qu’en 1993). Sur un budget qui atteint désormais CHF 720'000.-, ce succès n’empêche pas un déficit de CHF 34'000.-. Il est décidé d’une gestion interne plus rigoureuse et d’une recherche de nouveaux appuis.

1995 9e Édition : Premiers sponsors privés

Le Festival est déplacé de janvier à mars, du 5 au 12, afin, notamment, d’être moins proche des Journées de Soleure. Deux Cubains, Fernando Pérez avec Madagascar et Daniel Diáz Torres avec Quiereme y verás, se partagent le Grand Prix (le Prix d’aide à la distribution disparaît, ainsi que le Prix du documentaire) et le Jury attribue pour la première fois un Prix spécial (Charadar de l’Indien Buddhadeb Dasgupta). A la section parallèle Regards croisés s’ajoutent une rétrospective sur le Cubain Tomás Gutiérrez Alea, un hommage au cinéma mongol. Au total, plus de 70 films en huit jours. Les entrées à Fribourg-même frôlent les 12'000 spectatrices et spectateurs (11'700 en 1994). Outre les financements de la Confédération (23% via Pro Helvetia, l’Office fédéral de la culture et la DDA, future DDC), des cantons et communes (9%), de la Loterie romande et des organisations de patronage (27%) et des recettes propres (41%), deux partenaires économiques privés rejoignent pour la première fois l’aventure du Festival: l’entreprise Burrus (Parisienne) et Telecom. Cette arrivée et la recherche d’autres sponsors provoquent des débats intenses, particulièrement lors de l’assemblée générale du 1er juin 1995. Autre crise de croissance, l’accueil des Films du Sud par le groupe Métrociné à Lausanne et Genève suscitent des remous et la moitié des habitué·es boude les séances dans ces villes.

1996 10e Édition : La visibilité en ville

Sous la houlette du nouveau président Jean-Paul Rüttimann, responsable des relations publiques, un lien nouveau se noue avec l’Office du Tourisme de Fribourg et le Festival gagne une visibilité dans les vitrines de certains commerces. Dans l’équipe, plusieurs changements interviennent: si Dominique de Rivaz (relations de presse) et Ingrid Kramer (secrétariat avec Roberta Wullschleger) accompagnent toujours le directeur Martial Knaebel, Anne-Sophie Cosandey, notamment, remplace Philippe Clivaz à l’organisation du circuit Films du Sud. La 10e édition, du 3 au 10 mars 1996, propose un programme très riche avec, outre les courts et longs métrages hors et en compétition, un programme de courts métrages argentins, un autre de courts d’animation mexicains signés Carlos Carrera, une rétrospective du Bolivien Jorge Sanjinés et un Panorama du cinéma d’Azerbaïdjan. L’Argentin Eliseo Subiela remporte le Grand Prix avec Ne me meurs pas sans me dire où tu vas et le Taïwanais Hou Hsiao Hsien est à nouveau primé à Fribourg (Prix spécial du jury pour A la Croisée des destins). Avec, en tout, 139 projections dans cinq salles dont les séances scolaires, le Festival enregistre 13'000 entrées. Mais les comptes financiers ne suivent pas le mouvement.

1997 11e Édition : On serre la ceinture

Le déficit de la 10e édition a contraint l’organisation à une restriction du budget : baisse des salaires, des frais, ou encore du nombre de films (70 au maximum contre 110 en 1996). Un nouveau comité exécutif a pris place et un professionnel est engagé pour la recherche de sponsors. Malgré ces conditions et grâce à une extension du Festival à Bulle, la formule resserrée qui se déploie du 2 au 9 mars touche 14'000 spectatrices et spectateurs. Le programme est resté varié, avec, outre les films en et hors compétition, un focus sur la Nouvelle vague sud-coréenne, un panorama d’Afrique du Sud et une rétrospective Adoor Gopalakrishnan. Et c’est un Chinois, Zhang Ming, qui remporte le Grand Prix avec Wushan Yunyu: In Expectation.

1998 12e Édition : «International»!

La manifestation marque son développement en ajoutant «international» à son nom. Et le Grand Prix du FIFF (Festival International de Films de Fribourg) devient le Regard d’or, concrétisé par une œuvre originale du sculpteur fribourgeois Jean-Jacques Hofstetter. Du 1er au 8 mars, le Festival s’étend de Bulle et Fribourg jusqu’à Guin. Et les scolaires prennent de l’ampleur, permettant à des centaines d’élèves de Fribourg, mais aussi de Lausanne ou Berne, de découvrir des cinématographies inconnues à leurs yeux. Une nouvelle fois dans l’histoire du Festival, le Grand Prix ou Regard d’or est partagé entre deux films: Qui diable est Juliette? de Carlos Marcovich (Mexique) et Pizza, bière et cigarettes d’Adrián Caetano et Bruno Stagnaro (Argentine). La sélection, qui accueille un Panorama du cinéma de Hong Kong (1966-1996) et une Rétrospective El Tango en el Cine (1933-1944), connaît un grand succès avec 20'000 entrées (50% d’augmentation par rapport à l’année précédente). La formule des Films du Sud a changé : le Festival achète huit copies qui pourront être diffusées librement. Organisé par Passion Cinéma, le circuit connaît un immense succès : 11000 spectatrices et spectateurs dans 25 villes, et plus de 2000 élèves lors des scolaires.

1999 13e Édition : Plus de 20'000 visiteuses et visiteurs

Du 7 au 14 mars, le Festival, qui a perdu son sponsor Swisscom, mais a gagné le Crédit Suisse pour une somme moindre, ressent le besoin de clarifier ses liens avec Trigon-Film, dont les films ne devraient pas faire doublon avec ceux des Films du Sud et dont l’influence pour la diversité devrait s’exercer davantage en Suisse alémanique, tandis que le Festival serait la tête de pont en Suisse romande. Simultanément, l’un des événements de cette édition remportée par Abderrahmane Sissoko (La Vie sur Terre, Mali/Mauritanie) et où le public attribue son prix à La Vie c’est siffler du Cubain Fernando Pérez, est une «Carte blanche, 10 ans de Trigon-Film», à laquelle s’ajoute un Panorama du cinéma des années 90 au Kazakhstan et un Hommage au documentariste brésilien César Paes. Le nombre d’entrées augmente encore de 1’000 personnes pour atteindre 21'000. Les scolaires touchent 4'000 élèves.

2000 14e Édition : 20 ans

La 14e édition marque les vingt ans de la naissance du Festival. En octobre 1999, la DDC (ex DDA qui soutenait la manifestation depuis ses débuts), décide de devenir le sponsor principal de la manifestation avec une contribution de CHF 175'000. Du 12 au 19 mars 2000, le Festival, présidé désormais par Charles Ridoré (et marqué par l’engagement de Marina Mottin au département films, ainsi que de Marie-Claude Barbier au secrétariat général/marketing), présente une septantaine de films. Outre des focus sur le cinéma de résistance en Corée du Sud, sur les 20 ans du Festival, sur la partition du Bengale ou encore sur les films phares des cinémas arabes, la compétition est alors jugée par une bonne demi-douzaine de jury qui se sont ajoutés au fil des années : Jury international, Jury FIPRESCI de la presse internationale, Jury œcuménique, Jury de la Fondation Village d’enfants Pestalozzi, Jury FICC (Fédération internationale des ciné-clubs), Jury de la presse politique. La compétition des courts métrages disparaît. Et le Sud-Coréen Jeon Soo-il remporte le Regard d’or avec Sae Neun Paegoksuneul, tandis que l’Argentin Pablo Trapero fait la moisson de quatre autres prix avec Mondo Grua.

2001 15e Édition : Le succès de Yi Yi

Le Regard d’or attribué à Yi Yi du Taiwanais Edward Yang restera comme l’un des plus grands succès hors Festival pour un film présenté en première au FIFF. Cette 15e édition voit aussi le Chinois Jia Zhangke récompensé pour Zhan Tai. Walter Rugo prend en charge l’administration. L’édition propose en sections parallèles deux focus: Le cinéma latino-américain de rupture et Le jeune cinéma africain.

2002 16e Édition : Une directrice aux commandes

La structure du festival change. Martial Knaebel, directeur depuis 1990, devient directeur artistique et Walter Rugo prend en charge l’administration, tandis qu’une directrice est nommée: Rachel Bruhlart. Comme ce sera le cas jusqu’à sa dernière édition en 2007, Martial Knaebel partage avec ses collègues, dans le catalogue, l’espace éditorial qui lui est habituellement dévolu. Le Sud-Coréen Park Kiyong remporte le Regard d’or avec Nakta(dul) dans une compétition qui côtoie des sections dédiées aux Amériques noires: images à affranchir et à Sud: mode d’emploi.

2003 17e Édition : Repenser la notion de Sud

Le nouveau film du Maritanien Aberrahmane Sissako, En attendant le bonheur, ouvre le Festival le 16 mars. C’est la directrice Rachel Bruhlart qui l’annonce dans l’édition du tabloïd publié par le partenaire de toujours, La Liberté. Jean-François Giovannini remplace Charles Ridoré à la présidence. 87 films sont proposés à Fribourg, Bulle et Guin. Le point marquant de la programmation, outre les sections habituelles, est une joyeuse et imposante Rétrospective: Comédies musicales. Le FIFF s’adapte aux changements sociaux et culturels extérieurs au seul cinéma. Après la notion de Tiers Monde mise entre parenthèse en 1990, celle de Sud, en opposition au Nord, commence à être repensée. C’est l’Argentine qui emporte la mise avec le Prix du public à Adolfo Aristarain pour Lugares Comunes et le Regard d’or à Carlos Sorin pour Historias Minimas.

2004 18e Édition : Une équipe de prestige

L’équipe de sélection s’est étoffée : le cinéaste Jean-Stéphane Bron, l’écrivain Christophe Gallaz ou encore la productrice Elena Tatti épaulent Martial Knaebel. Il en résulte une sélection, outre la sélection officielle, cinq sections parallèles: Argentine au cœur; 50 ans de la TSR; Pour mémoires; Regards croisés; et une Rétrospective «Cinémas d’Asie centrale» conçue par Marina Mottin. Le Péruvien Josué Mendez qui décroche le Regard d’or et trois autres récompenses avec Días de Santiago. La billetterie affichent un record avec 28'000 entrées.

2005 19e Édition : L’ouverture sur le Nord

Du 6 au 13 mars, et à d'autres dates avec le circuit des Films du Sud, le FIFF propose 101 films. Ils sont répartis sur huit sections, compétition comprise, dont un hommage au Turc Ömer Kavur, un panorama Palestine/Israël, une mémoire suisse et une rétrospective intitulée Filmer l’invisible où une œuvre de Pasolini côtoie un Tarkovski. Douze ans après avoir remporté le Prix du court métrage pour Un Certain Matin, la Burkinabée Regina Fanta Nacro gagne le Regard d’or avec La Nuit de la Vérité.

2006 20e Édition : Des changements s’annoncent

20e édition! 25e année d’existence. Toute l’équipe du Festival exulte en photo dans le catalogue, notamment la nouvelle directrice administrative Franziska Burkhardt, et cosigne l’éditorial. Dans un même élan, très FIFF dans son esprit, l’édition refuse la commémoration: aux côtés de la sélection officielle, en hors compétition, il est question d’un hommage à l’étoile du cinéma contestataire brésilien Helena Ignez, d’un panorama Le Cinéma iranien s’en va-t-en guerre et d’un focus sur Le Cinéma numérique philippin. C’est justement un Iranien, Maziar Miri, qui décroche le Regard d’or avec Be Ahestegi, et face au Philippin Lav Diaz (les 480 minutes d’Heremias obtient le Prix spécial), au Singapourien Eric Khoo triplement primé pour Be With Me, et à la Libanaise Jocelyne Saab plébiscitée par le public pour Dunia.

En juillet, les travaux de transformation de l’Ancienne Gare de Fribourg débutent; ils accueilleront bientôt les bureaux du FIFF. En octobre, Martial Knaebel reçoit, au Festival international de films de Busan en Corée du Sud, le Prix du cinéma coréen attribué à une personnalité étrangère qui a contribué de manière exceptionnelle à la promotion du cinéma coréen dans le monde. En novembre, Ruth Lüthi est nommée à la présidence du FIFF. Elle aura, entre autres pains sur la planche, à gérer l’installation du Festival dans les locaux de l’Ancienne Gare. Elle doit également mener les négociations entre les exploitants de cinémas en ville puisque la société Salafa n’est plus seule: au centre-ville, un multiplexe nommé Cap’Ciné (futur Arena) sera ouvert à l’automne 2007.

2007 21e Édition : La dernière de Martial Knaebel

Première d’une série de quatre éditions où l’identité visuelle du Festival se stabilise autour d’images de kaléidoscopes, cette 21e est, du 18 au 25 mars, la dernière du directeur artistique Martial Knaebel qui accompagne la destinée du Festival depuis sa naissance en 1980. Le Thaï Apichatpong Weerasethakul (déjà présent en 2002), l‘Algérien Tariq Teguia ou encore l’Argentin Ariel Rotter sont en compétition et tous primés, mais c’est le Brésilien Chico Teixeira qui ramène le Regard d’or dans son pays pour A Casa de Alice. Outre les courts métrages qui sont choisis depuis déjà quelques temps par Anne Delseth, les sections parallèles proposent une rétrospective Taïwan: histoire de petites gens, ainsi que deux panoramas intitulés Images de la vie urbaine et Au-delà de la liberté: l’identité des réalisateurs sud-africains.

La tente qui tenait lieu de cœur du Festival disparaît au profit de l’Ancienne Gare. Cette dernière édition de l’ère Knaebel est donc agitée et le bilan affiche pour la première fois des entrées en recul avec 26'000 entrées. Interrogée après le départ de son collègue, la directrice administrative Franziska Burkhardt annonce que le FIFF va «réfléchir avec la nouvelle direction artistique à un programme plus accessible pour le grand public», tout en gardant son orientation de base. En juin, un article de La Liberté annonce que le FIFF pourrait déléguer sa programmation faute, malgré 26 candidatures, de trouver une directrice ou un directeur artistique adéquat. Cette vacance est d’autant plus problématique qu’elle intervient au moment même où la Section Cinéma de l’Office fédéral de la culture, dirigée par Nicolas Bideau, s’apprête à redistribuer les aides aux festivals, notamment aux quatre grands dont le FIFF fait partie avec Locarno, Nyon et Soleure. Le 2 août, le Festival annonce enfin avoir trouvé la perle rare: le Français Edouard Waintrop, critique de cinéma pour le quotidien Libération. Deux jours plus tard, malheureusement, la sanction de l’Office fédéral de la culture tombe: relégation du Festival en catégorie B, période test d’un an et une coupe de la subvention de pas moins de 130'000 francs (sur les 230'000 alloués les années précédentes).

2008 22e Édition : L’arrivée d’Edouard Waintrop

En un temps record de cinq mois depuis sa nomination en août 2007 et alors qu’il n’avait jamais travaillé à l’organisation d’un festival auparavant, le nouveau directeur Edouard Waintrop est en mesure d’annoncer, en janvier 2008 déjà, un programme qui répond à sa philosophie: «Pour moi, le cinéma du Sud n’existe pas. Ce qui existe, ce sont des cinémas divers et variés, où l’on trouve des genres comme le mélo, le polar ou la comédie. Tous ces cinémas doivent vivre ensemble.» «Le Festival s’ouvre au cinéma de genre», tel est le titre de son premier éditorial dans le catalogue. Son péché mignon, le film noir, est d’emblée présent dans un panorama Noir total auquel s’ajoute un focus sur l’Atelier Varan de Kaboul, un Hommage au Sud-Coréen Lee Chang-dong, ainsi que des panoramas Cinéma et révolution et L’Amour global. C’est la Malaisie qui remporte le Regard d’or avec Flower in the pocket de Liew Seng Tat. Le public plébiscite La Zona du Mexicain Rodrigo Plá, et le Chinois Wang Bing obtient trois distinctions avec He Fengming.

Avec son nouveau centre de l’Ancienne Gare, de nouvelles salles de cinéma à Cap’Ciné (futur Arena) et la disparition du circuit Films du Sud devenu trop onéreux et trop concurrencé, le 22e FIFF amorce parfaitement l’ère Waintrop avec 25'500 entrées, soit juste 500 de moins que l’année précédente et malgré les tourments de l’année écoulée. En comptant les scolaires comme en 2007, le score se monte même à 27'900. En fait, l’augmentation est notable : 2'400! Edouard Waintrop, qui ne devait à l’origine que réaliser cette édition, a déjà des idées pour la suite...

2009 23e Édition : 30'000 visiteuses et visiteurs!

L’Office fédéral de la culture annonce finalement que la subvention plafonnera à CHF 100'000.- pour deux années encore. Qu’à cela ne tienne: avec un budget stable de 1,7 millions, cette 23e édition, du 14 au 21 mars, est copieuse. Le Singapourien Eric Khoo est de retour avec My Magic et décroche le Regard d’or au cœur d’une sélection qui propose une demi-douzaines de sections parallèles: Out of Bollywood; Fábulas de Favela; Hommage à Francisco Lombardi; Revanches de femmes; Le Parrain en Asie; Made in Nollywood, accompagné d’un atelier professionnel intitulé «L’Elephant a-t-il encore des couilles?» La barre psychologique des 30'000 entrées est franchie. Ouvrir au cinéma de genre tout en satisfaisant les habitué·es du FIFF: le pari est réussi.

2010 24e Édition : Le « triomphe de la cinéphilie »

Franziska Burkhardt l’avait annoncé dès sa deuxième édition en 2007: elle quitterait son poste de secrétaire générale sitôt les turbulences passées. En mai 2009, Esther Widmer est nommée pour la remplacer et entre en fonction en septembre pour accompagner une édition 2010 qui dépasse une nouvelle fois les 30'000 spectatrices et spectateurs. Edouard Waintrop, heureux d’avoir obtenu beaucoup de bons films en accord avec son désir d’ouverture, savoure le succès d’une programmation qui sacre le Géorgien George Ovashvili avec le Regard d’or et le Prix du public pour The Other Bank. Outre la compétition, les soirées spéciales et les courts métrages, le 24e FIFF se décline en un forum sur les séries TV au Proche-Orient et six panoramas: Je me balade dans Mockba; Âmes corsaires (Carlos Reichenbach et Jorge Furtado); Moi, un Noir; Les rois maudits de Corée; Reykjavík, Sofia ; et Tombeau des Yakuza (Kinji Fukasaku). Les critiques parlent de «triomphe de la cinéphilie». En mai, le cinéma Corso ferme. Le FIFF devra nécessairement se répartir entre les Rex et le Cap’Ciné (futur Arena) que certains puristes du Festival rechignent à fréquenter depuis son ouverture.

2011 25e Édition : La dernière d’Edouard Waintrop

Début septembre 2010, Edouard Waintrop annonce son départ de la direction du FIFF sitôt la fin de la 25e édition qui doit avoir lieu du 19 au 26 mars 2011: il va succéder à Ruy Nogueira à la direction du CAC-Voltaire à Genève et, bientôt, reprendre la tête de la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes. Son successeur est rapidement trouvé: Thierry Jobin, journaliste du quotidien Le Temps. Celui-ci, nommé avant la 25e édition, dispose donc d’une confortable année de préparation avant sa première en 2012. En attendant, la 25e a lieu et connait un nouveau record de 32'000 entrées. L’identité visuelle du Festival a quitté les déclinaisons kaléidoscopiques pour entrer dans une ère graphique définie par Benedict Rohrer. Le Sud-Coréen Lee Chang-dong, célébré par un hommage lors de la première édition d’Edouard Waintrop quatre ans plus tôt, boucle la boucle waintropienne en remportant le Regard d’or avec Poetry. Sept panoramas révèlent les secrets du cinéma géorgien, de la musique noire au cinéma, de l’Argentine Lita Stantic, du Da Huang Network malaisien, de la femme fatale, des portraits de terroristes ou encore d’un patchwork de films produits entre Lima et Pristina.

2012 26e Édition : Une programmation redessinée

Lors de sa candidature, le nouveau directeur artistique Thierry Jobin avait posé sur la table une redéfinition des sections du FIFF: conserver l’acquis des fondatrices et fondateurs tout en profitant de l’ouverture apportée par Edouard Waintrop, et rendre les sections parallèles plus lisibles grâce à des appellations qui reviendraient chaque année et permettraient, en appréhendant d’autres cultures à travers l’art et essai aussi bien que le film commercial, de rendre le festival plus visible pour le public comme pour les médias: Cinéma de genre, Décryptage (section thématique), Diaspora (carte blanche à un exilé), Hommage à…, Nouveau Territoire (focus sur une cinématographie en développement) et Sur la Carte de… (carte blanche classique), auxquelles s’ajouteraient du cinéma populaire pour les familles (FIFFamille) ou les amatrices et amateurs de frissons (Séances de minuit). La confiance du comité acquise, ce sont 118 films en provenance de 47 pays qui sont présentés en sélection officielle et dans ces nouvelles sections conçues comme des chapitres complémentaires, comme un carrefour de regards dans une réalité cinématographique où les cloisonnements ne sont plus aussi importants qu’autrefois. Comprendre le monde, en passant d’abord par sa voisine ou son voisin de palier.

L’Israélien Ido Fluk remporte le Regard d’or avec son road movie Never Too Late, tandis que la Brésilienne Julia Murat remporte quatre autres prix avec Histórias que Só Existem Quando Lembradas. Invité à choisir un cinéaste qu’il admire, le directeur artistique du Festival de Locarno Olivier Père désigne Ivan Passer qui fait le déplacement. La section Décryptage explore l’image de l’Islam dans le cinéma occidental. Diaspora invite le dessinateur Patrick Chappatte à dévoiler ses racines libanaises. Cinéma de genre se penche sur les déclinaisons du western sur tous les continents. Hommage à… honore le producteur suisse Pierre-Alain Meier. Nouveau Territoire découvre le cinéma du Bengladesh. Sur la Carte de… est offerte au roi de l’animation suisse Georges Schwizgebel. Malgré un temps estival, l’édition enregistre un peu plus de 30'000 entrées.

2013 27e Édition : Les visites surprises

Ruth Lüthi a laissé la présidence du Festival à Walter Stoffel. Il vit sa première édition, du 16 au 23 mars, avec un FIFF qui déploie les thèmes de l’enfance abandonnée (Décryptage), de l’Arménie à travers la carte banche à Atom Egoyan (Diaspora), du film de sport à travers le monde (Cinéma de genre), de la World Cinema Foundation de Martin Scorsese (Hommage à…), le cinéma ouzbèke (Nouveau Territoire) ou encore des films préférés du Belge Bouli Lanners (Sur la Carte de...). Plusieurs personnalités font des visites surprises : le Sud-Coréen Im Sang-soo, invité choisi par la directrice du Neuchâtel International Fantastic Film Festival, mais aussi Charles Aznavour pour parler d’Arménie et Eric Cantona pour évoquer le film de sport. Le Chinois Wang Bing rafle la mise avec quatre prix dont le Regard d’or pour Three Sisters et le public plébiscite Wadjda le premier film saoudien de surcroît signé par une femme, Haifaa Al-Mansour. Les entrées atteignent le record de 36'000 entrées (4'000 de plus qu’en 2011).

2014 28e Édition : La venue des frères Dardenne

Pour la première fois de son histoire, le FIFF est soutenu par la Banque cantonale fribourgeoise. La question du financement par l’économie privée devient enfin plus concrète et l’ouverture du Festival à tous les genres et tous les publics n’y est sans doute pas étrangère. Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, le Festival a appris en mai 2013 que la subvention de l’Office fédéral de la culture augmente pour trois ans de 30% (à CHF 130'000.- pour un budget global d’environ 2 millions). Pour ne rien gâcher, deux nouvelles personnalités prestigieuses confirment leur venue en mars 2014 : les frères Dardenne. Tandis qu’ils s’emparent de Sur la Carte de…. Les autres sections, à l’exception de la carte blanche Diaspora offerte à la légende russe du hockey Slava Bykov, déclinent une coloration plutôt sombre: films catastrophe (Cinéma de genre), cinéma de Madagascar (Nouveau Territoire), crise économique (Décryptage) ou encore Histoire du cinéma iranien par ses créateurs, un hommage sous forme de sondage auprès d’une quinzaine de réalisatrices et réalisateurs iranien·nes qui se verra projeté ensuite au Festival international du film d’Edimbourg en juillet 2014 et à la TIFF Cinematheque de Toronto en mars 2015. C’est une réalisatrice, la Sud-Coréenne Lee Sujin qui remporte le Regard d’or avec l’éprouvant Han Gong-ju. Et la renaissance d’une compétition de courts métrages couronne La Reina de l’Argentin Manuel Abramovich. 1'000 spectatrices et spectateurs s’ajoutent au record de l’année précédente pour atteindre 37'000.

2015 29e Édition : 40'000 visiteuses et visiteurs!

Walter Stoffel, qui a quitté la présidence du Festival en novembre 2014, est remplacé par François Nordmann. L’attentat contre Charlie Hebdo, le 7 janvier, fait planer une ombre sur la sélection, particulièrement les sections Décryptage (Pouvez-vous rire de tout?) et Hommage à… (la Syrie par Ossama Mohammed). Il est beaucoup question d’exil avec une Diaspora proposée par Tony Gatlif autour de ses racines gitanes et une section Nouveau Territoire qui explore un Tiers Monde oublié, celui montré dans le cinéma des indigènes nord-américains. Même Cinéma de genre, consacré au cinéma érotique, donne lieu à des débats combattants, notamment en présence de Jean-Marc Barr. Le Jury couronne le Mexicain Cristian Diaz Pardo et son Gonzalez, dans une compétition qui voit notamment Geraldine Chaplin faire une visite surprise au FIFF pour soutenir le film dominicain Sand Dollars dans lequel elle joue. Avec la question de la liberté au cœur de sa programmation, cette 29e édition franchit la barre que jamais aucun festival de cinéma en Suisse occidentale n’avait atteinte: 40'000 entrées. Esther Widmer, qui a géré l’administration durant six éditions couronnées de succès, décide de s’en aller. Elle est remplacée en novembre 2015 par Giovanna Garghentini Python.

2016 30e Édition : Un jubilé au féminin

«Mesdames et Messieurs, bienvenue au FIFF! Le festival où l’on peut voir des films curieux et merveilleux venus des quatre coins du monde. Le festival pour tous ceux qui aiment vraiment le cinéma. Le meilleur festival du monde, disons-le. Le FIFF!» Le message vidéo envoyé par Geraldine Chaplin pour l’ouverture du 30e FIFF, en prélude (avec un autre message de Jane Campion herself!) au ciné-concert bouleversant et inoubliable du Kid de Charlie Chaplin au Théâtre Equilibre, contient un feu d’artifices de compliments! Pour autant, et au cours de son histoire, le FIFF n’a jamais cédé, lors de ses jubilés, au réflexe de l’autosatisfaction. C’est ainsi que l’édition 2016 ose plutôt un hommage global aux combats des femmes devant et derrière la caméra. Aucun festival généraliste au monde n’a jamais tenté l’aventure du tout féminin (jusqu’au jury qui a couronné Mountain de l’Israélienne Yaelle Kayam). Et cette proposition, avec les visites surprise de Marthe Keller et Sophie Hunger, rencontre un vif écho grâce à toutes les sections (Cinéma de genre: Plus féroces que les mâles; Décryptage: Et la femme créa le cinéma; Diaspora: Mira Nair et l’Inde; Hommage à Ida Lupino par Pierre Rissient; Nouveau Territoire: Être réalisatrice en Afrique; et Sur la Carte de Geraldine Chaplin). Le public accourt: de 30'000 entrées en 2012, cette édition 2016 a permis de comptabiliser 42'000 entrées dont 38'000 comptées uniquement à l’entrée des salles!

2017 31e Édition : Encore des nouveautés

Le FIFF a tant évolué qu’il est temps de lui trouver une nouvelle identité visuelle. L’agence fribourgeoise Asphalte Design remporte la mise au concours et le bleu roi de sa première affiche envahit Fribourg. Le menu voit se côtoyer des perles africaines, latino-américaines et asiatiques (Compétitions internationales : Courts et Longs métrages, dont les vainqueurs sont, respectivement, Salam du Libanais Raed Rafei et Apprentice du singapourien Boo Junfeng), des découvertes népalaises (Nouveau Territoire), des raretés égyptiennes (Diaspora), des évocations fantomatiques (Cinéma de genre), une interrogation sur l’art du cinéma (Décryptage) ou encore des salves américaines des années 50-60 qui ricochent sur l’Amérique de Donald Trump (Sur la carte de l’écrivain Douglas Kennedy). La critique est conquise : «L’auteur de ces lignes, écrit le journaliste Eric Steiner dans le quotidien La Liberté, aurait bien voulu trouver quelque chose à ­redire, histoire de démontrer un esprit critique affûté. Eh bien, ce ne sera pas pour cette fois, tant cette 31e édition avait de quoi satisfaire le spectateur le plus exigeant, aussi bien par le niveau d’ensemble des films en compétition que par l’originalité des différentes ­sections parallèles.»

Et le FIFF de s’affirmer aussi comme un rendez-vous pour la relève suisse. Un an après avoir créé un jury pour les courts métrages composé d'étudiant·es des hautes écoles de cinéma suisses (Jury Réseau Cinéma CH), le Festival invente le Prix Visa Étranger. Il s’agit d’inverser l’habituel jugement du « Nord » sur le « Sud » : les écoles suisses envoient des courts métrages qui sont soumis à la sagacité des invité·es de la section Nouveau Territoire. Et c’est ainsi que des cinéastes népalais·es se retrouvent face à des œuvres d’aspirant·es réalisatrices et réalisateurs helvétiques.

2018 32e Édition : Une formule magique

Moins de films qu’en 2017 (une vingtaine), moins de projections aussi (une quarantaine) et pourtant davantage de spectatrices et spectateurs (plus de 44'000) ! Toutes les sections, sans exception, bénéficie de cet engouement: les Compétitions internationales de longs et courts métrages ainsi que les découvertes de Nouveau Territoire (Mongolie), le Cinéma de genre (Biopics), mais aussi les sections carte blanche (Diaspora: Beki Probst et la Turquie et Sur la Carte de Ken Loach) qui permettent la redécouverte de classiques du cinéma. La section Décryptage est consacrée à l’événement plus local des 200 ans de la ville brésilienne de Nova Friburgo. Voilà plusieurs années que ces sections brassent, comme le quotidien La Liberté l’a écrit en fin d’édition, «un savant mélange de cinéma exigeant et de divertissement, de pépites singulières et de grands classiques, de curiosités cinématographiques et de choix artistiques pertinents et osés». Une diversité parfaitement représentée au palmarès : Black Level, parabole sans paroles du cinéaste ukrainien Valentyn Vasyanovych, a remporté le Grand Prix ; le Prix spécial du Jury est revenu à After My Death, premier film du Sud-Coréen Kim Ui-seok ; la Norvégienne d’origine pakistanaise Iram Haq a décroché le Prix du public avec What Will People Say ; les autres prix ont été partagé entre The Seen and Unseen de l’Indonésienne Kamila Andini et Foxtrot de l’Israélien Samuel Maoz. Avec le Prix du meilleur court métrage international remis à Man of Pa’aling de la Philippine E del Mundo, le Prix Visa Étranger attribué à la Fribourgeoise Wendy Pillonel pour Les Heures-Encre et Puppy Love de Margarita Mina qui reçoit le prix du Réseau Cinéma Suisse, les réalisatrices ont été majoritaires dans le palmarès.

Le FIFF 2018 a pu compter, davantage que jamais, sur un pacte de confiance avec ses festivalières et festivaliers. 2018 restera comme l’année où le FIFF a trouvé sa forme idéale. Un diamant brut finement ciselé : il le fallait pour revenir dans les chiffres noirs après les déficits des deux éditions précédentes, le départ de la directrice administrative et une profonde remise en question de la structure administrative et financière. Lors de la cérémonie de clôture, Dominique de Buman, Président du Conseil national, a salué les festivalières et festivaliers qui « se sont embarqué·es sans peur dans les nouvelles aventures proposées par les organisateurs du festival et en particulier par son directeur artistique, Thierry Jobin. Un directeur qui a vu son audace et ses prises de risque récompensées par une affluence record. »

2018 poster

2019 33e Édition : Une Palme sur le tapis rouge

Impossible d’oublier ce moment fort qui restera dans l’histoire du FIFF : la présence à Fribourg d’un habitué des tapis rouges, le comédien britannique d’origine nigériane Adewale Akinnuoye-Agbaje, auteur d’un puissant film autobiographique, Farming, qui lui a valu une standing ovation en Séance de minuit. Membre du Jury international, cet acteur vu dans des séries comme Lost ou Game of Thrones, ainsi que dans des films d’action aux côtés de Robert De Niro, Jason Statham ou Sylvester Stallone, a découvert, au FIFF, qu’un autre cinéma est possible. Celui des films de la Compétition internationale : Longs métrages, qui l’a vu primer, avec ses co-jurés, la Mexicaine Alejandra Marquez Abella (Grand Prix à The Good Girls) et l’Uruguayen Alvaro Brechner (Prix spécial du Jury à Compañeros, également Prix du public). Celui, également, des sections parallèles : cette histoire du cinéma différente proposée, dans la section Décryptage, par les autrices, toutes actrices françaises noires, du livre Noire n’est pas mon métier; ces découvertes des Caraïbes, particulièrement en République dominicaine, à l’enseigne de la section Nouveau territoire ; les œuvres fétiches choisies, pour la section Diaspora, par l’écrivaine suisse d’origine franco-coréenne Elisa Shua Dusapin ; ou encore ces comédies romantiques inhabituelles, produite en Chine ou au Honduras, et réunies dans la section Cinéma de genre.

Pour la deuxième année consécutive, le FIFF a rencontré le succès avec un programme resserré à 110 films dont moins de 80 longs métrages. C’est l’offre la moins élevée de tous les grands festivals du pays. Il faut croire qu’il s’agit de la formule magique pour un festival dédié au public plutôt qu’à l’industrie: les spectatrices et spectateurs s’y retrouvent et échangent plus souvent autour des mêmes films.

Parmi la quarantaine de courts métrages présentés à Fribourg lors de cette édition 2019, une quinzaine figuraient en Compétition internationale : Court métrages. Un concours remporté par deux asiatiques : l’indienne Payal Kapadia pour And What is the Summer Saying (Prix du meilleur court métrage international) et l’indonésien Aditya Ahmad pour Kado (Prix Réseau Cinéma CH).

Enfin, le FIFF a décroché la timbale avec une nouvelle prise de risque artistique. Lorsque la section Sur la Carte de… lui a été confiée, le nom du cinéaste sud-coréen Bong Joon-ho était surtout connu des cinéphiles. Deux mois après cette 33e édition, son film Parasite a remporté la Palme d’or sur la Croisette ! Une Palme qui aura excusé son absence de dernière minute à Fribourg : il était retenu à Séoul pour terminer son film. Une Palme qui aura aussi mis le FIFF sur la carte de tous les médias suisses avec une bonne cinquantaine de citations depuis Cannes.

Affiche FIFF 2019

2020 34e Édition : Une édition 34 annulée, une édition 34 ½ pour ne rien lâcher

La pandémie de COVID-19 qui a chamboulé l’Europe au printemps 2020 a eu raison de la 34e édition du FIFF, comme de tant d’autres manifestations culturelles. Le 4 mars 2020, sur recommandation des autorités, l’organisation du Festival a dû renoncer au maintien de l’édition, qui devait se tenir du 20 au 28 mars.

L’équipe du Festival tenait à faire découvrir tout de même une partie de son programme. Ainsi est née l’édition « 34 et demi ». Dans d’autres festivals, en ligne, à la télévision et lors d’événements ponctuels, la programmation du FIFF peut vivre sur le reste de l’année 2020. Ce redéploiement fut possible grâce à l’immense élan de solidarité du public et des partenaires du FIFF. Un grand merci à elles et eux !

Des invitations solidaires ont en effet surgi de toutes parts, une bonne vingtaine de manifestations et institutions offrant au Festival un espace pour la projection d’un film tiré de son programme rêvé, d’une soirée spéciale ou encore de la reprise d’une section toute entière. Ces bras grands ouverts n’ont pas seulement, et quantitativement, aidé la formidable équipe du FIFF à garder le moral contre le coronavirus, et même à stimuler son inventivité pour imaginer un redéploiement plutôt qu’un report ou une annulation pure et simple.

La programmation du FIFF 2020 proposait le menu parfait qui tient à coeur de toute l’équipe : un équilibre entre découvertes et redécouvertes, entre films d’auteur et productions populaires, où jamais la réflexion ne s’avance sans passer par l’émotion. Le palmarès rendu en ligne par les jurys confinés des compétitions de courts et longs métrages en aura été le miroir. Ainsi du Grand Prix attribué à You Will Die at 20, le tout premier film soudanais en concours dans l’histoire du Festival, dans lequel le jeune cinéaste Amjad Abu Alala réussit le pari de mêler une croyance extrêmement locale à un style cinématographique qui n’est pas sans rappeler les grands westerns de l’âge d’or.

Affiche FIFF2020

2021 35e Édition : Une édition estivale et musicale

L’édition 2021 a tenu ses promesses, y compris en termes d’originalité ; une édition 34 ½ qui nous a occupé·es une partie de l’automne pendant que nous préparions la 35e ; une décision prise à fin janvier de déplacer le Festival de mars à juillet 2021 ; une préparation repoussée de quelques mois avec son lot de travail et d’organisation qu’il a fallu en partie remanier et recommencer et, finalement, une édition estivale.

Célébrer, (re)découvrir, sauvegarder, encourager, associer les cultures : le FIFF 2021 ne s’est pas laissé démonter par la pandémie, l’annulation de 2020 et le report à l’été de cette édition. Bien sûr, les invité·es, pour la plupart retenu·es loin de Fribourg pour d’évidentes raisons sanitaires, ont cruellement manqué à la convivialité qui fait la marque du Festival. De même pour les 10’000 étudiant·es de l’Université de Fribourg qui désertent la ville en juillet. Mais l’élan du retour à la vie a compensé ces absences. Et le bonheur lu sur les visages des cinéastes, lors de l’exercice inédit de rencontres virtuelles avec les spectatrices et spectateurs, a ajouté à la fête.

Pour la deuxième année consécutive, un film africain, La Nuit des Rois de l’Ivoirien Philippe Lacôte, a remporté le Grand Prix du FIFF. Deux fois de suite pour ce continent chéri du Festival qui n’avait plus gagné depuis 2005. Deux premiers films se trouvent dans le palmarès: Bad Christmas de l’Argentin Gastón Portal, Prix Spécial du Jury, et Monsters Never Know du Chinois Yang Ming, Prix du meilleur court métrage. La Bosniaque très expérimentée Jasmina Zbanic a conquis le Prix du public et le Jury des jeunes avec son bouleversant Quo vadis, Aida?

Le Festival estival aura été un moment de naissances et de renaissances. Naissances de nouvelles sections avec lesquelles l’équipe du FIFF a souhaité remercier le public pour sa solidarité et ses attentions lors de l’annulation puis du report : Cinéma de genre (II) : Les Désirs du public, pour laquelle il a été invité à voter pour désigner ses comédies musicales préférées (projetées notamment dans le cadre inédit d’un Open Air dans l’enceinte du Belluard), et Découvertes en famille, une proposition nouvelle de films destinés aux enfants et à leurs parent·es. (Programme complet en archives)

Planète Cinéma
En raison de la pandémie, le FIFF a décidé exceptionnellement de se déplacer dans les écoles et de proposer ses projections directement dans les salles de classe. Cette adaptation a nécessité un important travail technique et de réorganisation de Planète Cinéma (reportage vidéo). Une plateforme en ligne a été mise sur pied qui permettait à chaque enseignant·e de choisir son film et de le projeter dans sa classe. Onze films et deux programmes de courts métrages étaient au programme de Planète Cinéma. Au total, 14’525 élèves, soit plus de 800 classes, ont assisté à la projection d’un film de Planète Cinéma.

Affiche du FIFF 2021

2022 36e Édition : De retour au printemps

Après deux années bousculées par la pandémie, le 36e FIFF a concocté l’un de ces menus dont il a le secret : joyeux et bouleversant mélange de cinéma populaire aussi bien que d’art et essai composé avec passion et avec une attention toute particulière aux frissons de la création dans le monde entier. C’est ainsi que le public a frémi devant un panorama du cinéma post-apocalyptique, un hommage à la cinématographie afghane composé par les cinéastes elles et eux-mêmes, une interrogation sur la vague de cancel culture à travers une série de comédies des années 70, le premier focus sur le cinéma angolais au monde ou encore une plongée dans la culture albanophone avec une carte blanche au chanteur suisse d’origine albano-kosovare Gjon’s Tears. Et c’est le comédien Pierre Richard qui s’est emparé de la section «Sur la carte de…». Gravité et rires étaient donc au rendez-vous de ce retour à une forme de «normalité» (programme complet en archive).

Comme en écho à l’actualité bien qu’elle ait été sélectionnée avant l’agression de Poutine sur son pays, la réalisatrice ukrainienne Marina Er Gorbach a obtenu le Grand Prix pour son renversant Klondike, qui a convaincu le Jury à l’unanimité. Dans la Compétition international : Courts métrages, c’est la Brésilienne Nina Kopko qui a reçu le Prix du meilleur court métrage avec Lunch Break (voir le palmarès complet).

Pour la première fois, le Festival a pu bénéficier des dix salles de l’Arena, ce qui a permis de créer une ambiance spécifique au FIFF dans le multiplexe, de proposer une salle dédiée aux partenaires du festival et d’accueillir une programmation autour des jeux vidéo, concoctée par Cutscene. C’est notamment dans ce cadre que plus de 11’300 élèves ont pu bénéficier de l’encadrement du programme Planète cinéma. Si la guerre était aux portes de l’Europe depuis un mois, la pandémie semblait, elle, presque oubliée. Si bien que, suite à la demande d’une Bulloise et d’un Bullois, le Festival a même poursuivi sur sa lancée en créant, avec leur aide, Bulle de FIFF, c’est-à-dire un weekend de projections déployé trois semaines après la 36e édition.

Au final, le FIFF 2022 a réussi le prodige de dépasser légèrement les chiffres d’entrée d’avant pandémie, soit, avec quelques 42'000 festivalières et festivaliers en salles et online, l’audience de 2019. La forte hausse du public germanophone, provoquée par le fait que, pour la première fois, la quasi-totalité des films étaient sous-titrés en allemand, a participé à ce grand succès.

L'affiche 2022 réalisée par by the way studio (photo par Pierre-Yves Massot)

2023 37e Édition : Un engouement inédit et gourmand

Pour la deuxième année consécutive, c’est une réalisatrice qui remporte le Grand Prix du FIFF : la Japonaise Chie Hayakawa, auteure du film Plan 75, également couronnée par le Critics’ Choice Award et le Prix du Jury des jeunes Comundo. Et c’est un film présenté en Première mondiale, Abang Adik, du Malais Jin Ong qui a conquis le Prix du public et le Prix du jury écuménique. Surtout, et malgré des restrictions post-covid (notamment une trentaine de films de moins que d’habitude), la manifestation a atteint un record de fréquentation historique : avec son déploiement online et à Bulle, ainsi que ses scolaires à plus de 10'000 inscriptions, le plafond de 45'000 entrées a été largement dépassé. Ce succès inédit semble être né, notamment, de l’association du Festival avec les restaurants de la ville et la déclinaison de la thématique culinaire dans la section Cinéma de genre. Le public s’est approprié le FIFF comme jamais. Il a retrouvé le goût de l’émotion collective en alignant les salles combles, que ce soit pour les rencontres avec des artistes comme Fatih Akin (carte blanche de l’année) ou Francine Lecoultre, mais aussi devant des productions de Moldavie (pays invité de la section Nouveau Territoire), ainsi que d’Iran, du Maroc ou encore du Chili. Moins de films, moins de salles et davantage de public : grâce à cette formule magique, qui a forcément permis aux gens de voir davantage de films en commun que d’habitude, Fribourg s’est muée en ville-cinéma et le FIFF a acquis un statut nouveau qui promet de belles choses pour son avenir.

Affiche de la 37e edition du Festival International du Film de Fribourg, par by the way studio

2024 38e Édition : Un FIFF en croissance

À compléter

Affiche de la 38e édition du FIFF
image en background

Conception et développement: Agence MiNT

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